[sur une ballade roumaine]
exécuté en compagnie, avec "La menina allargata", Album CD 2014, plage 4
le Maréchal Ney, le Maaréchal d’Empire,
n’a dans la tête qu’une idée :
TUER, OCCIRE !
pour qu’au soir de batailles
son torse birille encore
de l’éclat d’une médaille
Le Maréchal Ney
se plaît dans les goguettes,
avec quelques amis,
et compagnons de route,
il échauffe sa bile,
et touille sa biroute,
en se saoûlant de Rhum
et de whisky volé
dans le secret des soutes
de caboteurs anglais
Portant haut sa ganache
sous le ciel d’Austerlitz
sabre au clair, à la hâche
il fait gicler le sang
sous d’obscènes clameurs,
et déglutir les tripes
d’abdomens en chaleur
Jusqu’au moment très attendu, où il danse la valse
dans un palais des glaces éclairé aux chandelles
sous les lustres en cristal et le regard envieux d’officiers subalternes
où il danse la valse avec l’impératrice,
ses nièces et ses cousines, au regard un peu triste
apprenties courtisanes,qui n’ont pas beaucoup d’âme,
mais seulement des langueurs qui tardent à venir
Et sa chair se fait verbe
au Maréchal d’Empire.
contre un verre de Tokay
que lui sert une marquise,
il parle de ses guerres
de rêve et nostalgie,
évoque ses campagnes, d’Utrecht et de Russie
où fleurissent les fleurs
genêts et boutons d’or,
où pourrissent les corps
de ceux qui y sont morts.