Tu as laissé ton éclat
dans les vestiaires du temps
tu n'es plus pareille,
tu n'es plus la même qu'avant
Et tu deviens un lieu commun,
un de ceux qu'on visite,
et qui vous disent rien
Et tu marques le deuil à ta façon :
en accourant dans le cortège
des amours mortes
Tu changes, tu changes, j'en vois la trace
il faut que tu le saches :
... ça m'arrange
Il me faut rendre grâce à ta délicatesse
... au fait que tu t'abaisses
à ressembler aux autres,
à ne plus être belle
et comme ça je peux dire :
mais au fond l'était-elle ?
Aussi je t'encourage à me montrer encore
sous un regard terni,
quelques ombres de graisse,
tes jambes alourdies
les formes de ton corps
... qui s'affaissent
pour que je pense plus à ces moments passés
et pour que je me lasse
des jours anciens, des jours perdus
où l'on était de face à se regarder nus
tous deux devant la glace